Terreur et splendeur sur la planète Wilson
Voici donc, humblement , quelques sensations ou interpretations à l'écoute de cet album grandiose.
Je ne prétends pas le chroniquer, ma culture musicale n'étant pas assez fournie pour cela , mais simplement dévoiler les émotions qui me traversent à son écoute ,avec la culture qui est la mienne, et ma sensibilité.C'est donc en toute subjectivité , et au bout de seulement 3 écoutes (intenses) que je livre mon sentiment.
Vous connaissez les poètes romantiques Britanniques tels que Keats, Shelley ou Lord Byron , et leurs thèmes de prédilection: la solitude, le caractère éphémère de la vie, le temps , la mort, les regrets , la mélancolie...
La musique de Steven Wilson , ou plus précisement "l'art" de Steven Wilson est selon moi une version moderne de ce courant.
"Grace For Drowning " nous plonge dans un univers tendant du mélancolique au funèbre, de la contemplation à la terreur, et ce voyage sonore et visuel est une expérience fascinante.
Le premier morceau "Grace for drowning" installe une douce inquiétude, et c'est violemment que l'on est happé par le cercle infernal de "Sectarian"où se succèdent beauté calme,béatitude, sentiment de danger, atmosphère feutrée et nocturne avant que la vague infernale nous emporte à nouveau à la source de nos angoisses.
"Deform to form a star" est une somptueuse ballade où la voix fait sa première apparition. La mélodie nous accroche et la conclusion solaire est réelement enivrante.
Avec "No part of Me" , nous voici au départ sur le terrain de la musique électronique , associé à la langueur mélodique rappelant No-man,puis le morceau prend une tournure "jazzy-métal" , métal pour le jeu de batterie et jazzy pour le jeu de saxophone..un morceau phénoménal et inclassable.
Puis , "Postcard" nous laisse rêveurs et on se dit à nouveau que Steven n'a pas son pareil pour écrire des ballades qui touchent au coeur son auditoire. Ces mélodies sont sublimées par une instrumentation et des choeurs nous emportant dans les hautes sphères, au delà du réel, pour un précieux moment d'émotion pure.
"Raider Prelude" annonce la teinte douloureuse et sombre qui va colorer le reste du projet, à commencer par "Remainder the black dog", riche et très inquiétant.
"Belle de jour" est une valse funèbre. On pourrait imaginer là des fantômes tournoyer au dessus du sol dans une danse lugubre.
Il me semble que le clip met en scène un Steven Wilson face à ses interrogations. On y voit un steven 1 , marchant sur la plage, acteur de sa vie, puis une rencontre avec un steven 2 ,le prenant en photo, celui ci est le steven observateur , et qui va réveler au premier un troisième personnage , un être fantomatique , ou plutôt un non-être (steven 3), rappelant au premier, terrifié, sa condition de mortel. Ce clip m'a beaucoup plus , et se marie parfaitement à la bande sonore.... une grande réussite!
"Index" est je crois mon morceau préféré de ce projet. ce morceau est parfaitement construit et il offre une telle intensité d'émotion qu'on oscille entre désespoir et béatitude dans sa seconde partie . Il est parfait, il est sublime !
Dans "Track one" je retrouve mon poète romantique, l'artiste et sa guitare, jouant sa douce mélodie, qui tout à coup est "frappé" et englobé dans la violence de la lumière et du son . Le personnage drapé de blanc est de retour et à la lumière de son flambeau ouvre à nouveau à notre poète la voie douloureuse de l'inspiration. (encore une interprétation très personnelle , libre au lecteur de donner son avis). L'artiste est ici quelqu'un qui souffre , et le beau nait de la douleur.
L'album se termine par le morceau -fleuve "Raider II", d'une richesse inouïe, qui m'a laissé dans un état de semi -concscience lors de ma première écoute au casque.... noir et captivant.
et enfin , tout en douceur , "Like dust I have cleared from my eyes" conclut un album de toute beauté.