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Arrived Somewhere
20 octobre 2016

Opeth - Sorceress - Septembre 2016

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Depuis Heritage en 2011, Opeth s'épanouit hors des sentiers Death Metal qui l'avaient vu naître,mais aussi évoluer. Car depuis longtemps ,le feu progressif couvait,les compositions jouaient avec l'ombre et la lumière,les instruments s'offraient des escapades,à la recherche d'un autre souffle. Durant cette même année 2011 , Mikael Akerfeldt et son complice Steven Wilson préparaient une œuvre plutôt d'avant-garde , à la fois déstabilisante et captivante , qu'ils livrèrent en 2012 sous le nom de Storm Corrosion. Mais la métamorphose d'Opeth avait été déjà bien amorcée en 2002 et en 2003 avec les sorties successives de Deliverance et Damnation, deux albums antagonistes ,l'un prenant la forme d'une créature noire,violente et torturée,l'autre incarnant la douceur et la mélancolie. On retrouve dans Sorceress cette complémentarité.

 

Akerfeldt,compositeur talentueux,mais aussi mélomane à la culture musicale dense,ne pouvait se borner à écumer un style. Ici, le large éventail de son horizon musical apparaît ,la diversité de ces nouvelles compositions nous démontrant aussi sa liberté artistique .

Sorceress affirme une musicalité polyglotte et nous parle à différents niveaux,de riffs brutaux en arpèges raffinés. Les compositions touchent car elles parlent à chaque versant de nos personnalités.

Ainsi l'aspect métal est toujours très présent ,avec des morceaux pêchus comme Era , Chrysalis ou The Wilde Flowers,aux riffs lourds et à la basse très mise en valeur . Cette basse se révèle d'ailleurs un peu trop envahissante .Mais Opeth fait oublier ce défaut de mixage par la la qualité d'écriture et d'exécution de ces compositions.Entre deux morceaux heavy ,libérant une énergie contagieuse,on voyage en d'autres sphères ,dans la douceur des arpèges de l'introduction Persephone ou à travers le ravissement mélodique du folk Will o The Wisp .On erre dans le tortueux Strange Brew ,prog et volontairement déstructuré. Parfois , il nous semble retrouver le son de Storm Corrosion ou de Damnation ( Sorceress 2, Strange Brew). On pense aux artistes qui ont pu influencer le groupe ,mais Opeth affirme tant sa personnalité ,plus que ses influences , qu'on peut laisser de côté ces comparaisons et simplement apprécier cet album tel qu'il est.

L'album est rythmé par ces allers-retours d'un univers musical à l'autre.Comme dans Heritage, il est encadré par deux morceaux courts ,épurés et mélancoliques, il possède son lot d'éléments décalés à la Nepenthe, son hommage à un rock torrentiel dans Chrysalis ,à la manière de Slither, il détient son hymne :Era ,à la manière d'un The devil's Orchard oud'un Eternal Rains will come sur Pale Communion. On pense également aux percussions de Famine en écoutant l'orientalisant The Seventh Sojourn . Oui, Opeth fait du Opeth ,à n'en pas douter, et cette recette ne cesse de nous régaler ! On traverse les arpèges légers et hautement mélancoliques avec un plaisir aussi immédiat et intense que lorsque les claviers percutants nous laissent abasourdis (comme dans l'intro détonante de Sorceress) ou que les riffs addictifs nous harponnent entre deux solos de guitares bien sentis.

La voix de Mikael Akerfeldt est un ravissement. Dans Will o The Wisp, elle porte le morceau et imprime en nous une mélodie imparable. Le travail de tous les musiciens est d'excellente facture (écoutez dans Strange Brew l'impressionnant travail du batteur Martin Axenrot et la guitare de Fredrik Akesson évoquant celle d'Hendrix ,entre autres petites merveilles « guitaristiques »).

Joakim Svalberg n'est pas en reste en produisant un travail d'orfèvre avec ses claviers. Les membres du groupe semblent être en phase.

L'album offre de véritables moments de grâce, A Fleeting Glance en est un ,avec cette puissante mélodie qui soulève. Il offre aussi la promesse de moments épiques en live,de moments de communion intense avec le public,lorsque retentiront les notes d'Era ou de Sorceress.

 

Opeth, malgré le peu de temps dont il a disposé pour composer et enregistrer cet album, s'en sort avec brio (Mikael explique qu'ils n'eurent que six mois pour composer l'album). On regrette le mix qui met un peu en avant les basses, le son aurait gagné en qualité s'il avait été moins pesant . Cela n'empêche toutefois pas l'auditeur d'être transporté dans le monde clair-obscur d'Opeth,avec le même plaisir qu'à l'écoute de ses prédécesseurs ,Heritage et Pale Communion.

OPETH - Sorceress (OFFICIAL LYRIC VIDEO)

OPETH - Will O The Wisp (OFFICIAL LYRIC VIDEO)

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