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Arrived Somewhere
19 février 2015

Opeth - Pale Communion - 2014

Il faut croire que j'aurais pu passer à côté de « Pale Communion » !

En effet, j'ai lu çà et là qu'Opeth trahissait ses fans de la première heure, perdait son identité ,voire son âme. N'appréciant Opeth que depuis « Damnation » , me voilà protégée de telles considérations.

Avec une voix claire aussi admirable , Mikael Akerfeldt peut assurément laisser de côté ses grognements d'outre-tombe sûrement dévastateurs pour l'état de ce bel organe, non ?

Il a tant à nous offrir avec ce timbre de voix aussi envoûtant !

Autre constatation, certains affirment qu'Opeth pousse trop loin les références à certains groupes prog des 70's,des commentaires extrêmes laissant même entendre qu'un tel manque d'identité pousserait à laisser l'album de côté pour se contenter des originaux. N'étant pas fine connaisseuse des groupes en question , je ne sais pas dans quelle mesure cette affirmation serait fondée. En tout cas, je suis affranchie de la tentation de comparer nos amis suédois aux groupes les ayant influencés et cela me met dans une position idéale pour apprécier pleinement « Pale communion » .

Ces compositions denses et intenses contiennent bien des éléments « vintage »mais l'identité d'Opeth est bien présente, et le charme des claviers d'antan n'en fait pas pour autant quelque chose de démodé. Le métal,lui, n'a pas disparu dans « l 'Opeth du renouveau ». Au contraire, je ressens cet album résolument heavy avec un côté sombre affirmé et un déploiement de puissance débridée cotoyant une grande intelligence mélodique qui permet à l'auditeur d'osciller entre adrénaline et contemplation .Opeth offre , tout comme Steven Wilson l'avait fait avec « The Raven That Refused to Sing »,un renouveau de l'esprit prog des 70's, un son moderne pour une musique brillante.

 

L'album débute sur les chapeaux de roue avec l'énergique et éclatant « Eternal Rains Will Come ». Le clavier entre en scène avec brio et emporte tout sur son passage. Le chant vient s'y poser comme un hymne.La guitare fait mouche,entre ambiance heavy et digressions arabisantes. Puis , « Cups of Eternity » nous embarque dans une chevauchée fantastique, sous un déluge de basse lancée telle un cheval au galop .La guitare s'enflamme et on se rappelle soudain, grâce à la quatrième minutes du morceau ,pourquoi l'addiction de la musique s'est emparée de nous. Ce genre de passage, qui nous surprend et nous retourne à chaque écoute, c'est ce que tout mélomane recherche, vous savez, ce petit instant « pincement d'estomac » qui apporte tant de satisfaction. On se fait donc attraper par ces quelques notes, ces quelques mesures rythmiques, on ne sait pas pourquoi mais la magie opère.

« Moon Above,Sun Below » est une composition aussi variée que passionnante,dotée d'un riff efficace,parée d'une ornementation classieuse de claviers,gorgée de ruptures rythmiques. On se laisse avec ravissement balader entre mélodies douces,vagues d'énergie ou errance presque lugubre.

Avec un final encore sous forme d'apothéose, on se régale !

L'âme solitaire et blessée trouve un lieu de repos dans les enfers au fil des notes d'  « Elysian Woes » . Avec une voix maîtrisée à la perfection , on nous livre une complainte douce et douloureuse. L'atmosphère y est onirique et feutrée . On pense bien évidemment à « Damnation » ,mais aussi à Storm Corrosion.

Au fil de l'instrumentale « Goblin » et au gré de l'étonnante délectation auditive « River » , le clavier fait encore des merveilles. On pourrait dire que ce clavier est l'atout majeur de l'album mais le reste excelle tant qu'on s'en garderait. « River » est un dédale de trouvailles et d'idées efficaces,une rivière enchantée qui se mue en torrent dans une deuxième partie dopée à la juvamine. Les changements de rythme nous baladent d'une rive à l'autre mais la jubilation mélodique,le pouvoir addictif de riffs bien sentis et la maîtrise de l'instable exercice nous tient à flot de bout en bout.

Pas de temps mort, pas de faiblesse, « Voice of Treason » et ses volutes mystérieuses colorées de touches orientales traverse diverses ambiances ...un volume de mystère, une dose de speed metal et un final des plus somptueux sous forme d'envol viennent agrémenter ce morceau au charme fou.

C'est la tristesse qui conclue cet opus avec « Faith in others ». La voix y est reine, tantôt recueillie, tantôt désespérée. A renfort de cordes, l'émotion monte et les dernières notes nous voient apprécier un sentiment d'apaisement et de félicité.

 

Sans conteste mon album de 2014, « Pale Communion » excelle dans sa globalité. Je ne lui trouve pas de faille, il est riche et inspiré et augure un futur dans lequel Opeth n'a pas fini de nous envoûter et de nous surprendre .

 

Opeth_Pale_Communion_album_artwork

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Commentaires
D
album de l'année 2014 sans aucun problème !!!!
G
Très belle chronique qui me donne envie de m'y replonger car je l'ai un peu trop vite mis de côté. Merci Susan !
Arrived Somewhere
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