Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Arrived Somewhere
17 juin 2012

Storm Corrosion

strom

 

Après avoir attendu avec impatience cet album, je fus dans un premier temps déçue en le découvrant. Après les foisonnants et si denses « Heritage » et « Grace For drowning », je trouvais ce « Storm corrosion » plutôt plat, empli de vides...expérimental pour sûr mais avec un air de non-achevé. Pourtant je ressentais le besoin de l'entendre et de le réentendre...petite pointe d'addiction naissante qui me faisait dire que quelquechose se tramait là-dessous et qu'il fallait insister, il fallait creuser. Je me demandais en l'écoutant ce qui pouvait bien me plaire là dedans...et je trouvais …. c'était cette délicatesse, cette ambiance unique , déversée au coeur de tous les morceaux, avec tant d'intelligence qu'elle permet à chaque morceau d'être en tout point différent du précédent tout en maintenant une cohérence d'ensemble remarquable.

 

En écoutant cet album , on entre dans le monde des rêves, des cauchemars, on entre dans un monde surnaturel, porteurs d'images sombres ou chatoyantes. Ces notes ouvrent une brèche vers l'inconnu. S'en emparer , c'est s'ouvrir à une forme de renouveau en matière d'écoute musicale.

 

« Drag ropes » nous enveloppe dans un univers fantasmagorique. Les chants mélés ou croisés en forme d'imprécation y déclament un sermon maléfique. De mon point de vue, les temps forts de ce morceau sont la partie vocale où se mèlent 3 voix répétant la même phrase en boucle mais de 3 façons différentes (une version rapide formant une sorte de nappe rythmique, une version mélodique où le chant est doux et lumineux sur laquelle se superpose la voix très grâve d'Akerfeldt, scandant chaque mot très lentement) et la dernière partie du morceau , somptueuse, où les percussions réduites à un tempo rapide et régulier telles les secondes qui courent sur le cadran accompagnent le triste trio de cordes-piano-guitare.

 

La très belle introduction de « Storm Corrosion » m'évoque je ne sais pourquoi le film « Tigre et dragon » ...passée cette intro , la mélodie est douce et apaisée, suivie d'une envolée vocale et d'une guitare nostalgique. Ce morceau me rappelle dans sa structure et son ambiance globale « Track One ». En effet , à cette douceur de départ succède une partie cauchemardesque (qui au départ fait écho à « Famine » sur « Heritage »), puis le son se fait distordu, les bruitages infernaux, la tension de plus en plus agressive, pour enfin , comme dans « Track One » redonner place à la guitare mélancolique. Un morceau tout en contraste. La conclusion réussit le tour de force de nous plonger simultanément et paradoxalement dans la paix et l'angoisse.

 

« Hag » est un « morceau-ovni » , qui m'évoque « Get all that you deserve »dans sa ligne mélodique et aussi sa partie plus violente. On entend des rires étouffés et une partie de batterie jouée comme si on l'entendait depuis la maison d'à côté. Il me semble que cela évoque la séparation, la solitude, le silence d'un être qui se rappelle ou entend la vie qui se passe sans lui, ailleurs. Le texte renforce d'ailleurs cette idée. Une tristesse latente s'impose ici, et se renforce paradoxalement sur le titre « Happy » où la joie est noyée dans une dissonance lugubre et des bruitages claquant comme des sentences funèbres.

 

« Lock Howl » est « élu » après des dizaines d'écoute, mon morceau préféré de l'album, complètement addictif avec son rythme haletant et soutenu, ses riffs de guitare sèche. Les cordes font ensuite leur entrée en créant la montée d'adrénaline , l'émotion, qui va en s'amplifiant avec l'arrivée des « claps-claps » et des sonorités arabisantes. La dernière minute est tout bonnement géniale...m'emmenant très loin , tout comme le dernier de l'album, « Ljudet Innan », douce rêverie, escale onirique, traversée délicieuse de paysages grandioses où tout respire le bien-être et l'apaisement.La pureté céleste des voix fait planer, puis la douce guitare nous fait redescendre pour un moment d'introspection . Tout dans ces notes est délicatesse . On nous régale ensuite d'une partie vocale tout en retenue, et c'est le final magique où le souffle se fait profond..moment de pureté, joyau pour le coeur et l'esprit.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Arrived Somewhere
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 11 140
Archives
Publicité